Les ressources de votre tout petit : de Pikler à Montessori.

par mdestho Jeu 8 Fév - 15:40

Les ressources de votre tout petit : de Pikler à Montessori.
Mardi 16/01/18, avec Miriam Rasse (MR) et Bernard Golse (BG)

MR :
La liberté motrice permet une activité autonome, constructive, élaborative et constitue la base des futurs apprentissages.
L’enfant construit des stratégies d’apprentissage, il apprend à apprendre.
A condition d’évoluer dans un environnement facilitant, proposant des objets simples à partir desquels l’enfant complexifie son activité et développe sa créativité.
A travers le langage corporel, gestuel, l’enfant exprime des besoins, réagit aux propositions de l’adulte puis devient capable de contribuer aux soins en guidant l’adulte. Il développe sa capacité à faire des choix et décider dans un cadre posé par l’adulte => intégration des règles sociales.
Proximité Pikler/Montessori (processus de maturation, activité autonome, environnement, cadre)
BG :
Autonome ne veut pas dire seul. L’absence de lien n’est pas la liberté. Il existe des liens qui emprisonnent et d’autres qui permettent développement et créativité.
Le bébé humain est le plus immature des mammifères (néoténie), il faut encore 4/5 ans pour construire son cerveau au contact d’environnements spécifiques et très diversifiés.
L’homme possède environ 40 000 gènes, comme les mouches ! Si la mouche est un « produit fini » à la naissance, le bébé, bien qu’immature, fragile et vulnérable, bénéficie des apports de l’environnement qui active ou inhibe certains gènes => grande diversité qui fait la richesse de la nature humaine.
Les adultes responsables des soins précoces sont donc aux prises avec de réels enjeux éthiques.
D’où l’importance de certaines approches comme celle d’E. Pikler qui permet au bébé d’être co-acteur de son développement. La découverte progressive de ses capacités, potentiels en présence d’un adulte renforce positivement l’image de soi, la confiance en soi. Pas tout seul mais par lui-même sous le regard bienveillant de l’adulte.
Etre à côté et regarder l’enfant trouver par lui-même, « du dedans ».
La liberté de mouvement préfigure la liberté de pensée, être un sujet à part entière.
Les intuitions d’E. Pikler sont aujourd’hui confirmées par les neurosciences.
Ex : l’activité autonome permet à l’enfant de faire un geste mais aussi de se représenter le geste et de l’adapter. Cela ne s’observe pas quand le geste est demandé, attendu.
La culture de la performance, du résultat annule la qualité du « comment ». Cela disqualifie le rythme de chaque enfant mais aussi les parents.
Les acquisitions viennent du dedans, les apprentissages viennent du dehors.
Apprendre pour E. Pikler et M. Montessori, c’est accompagner l’enfant à découvrir les potentiels déjà là, dans le dedans, et à les faire fonctionner avec intérêt et plaisir.
L’enfant devient compétent dans un environnement qu’il connait, qui lui permet de répéter, donc d’intégrer, d’être connectée à soi-même, à l’écoute de ses sensations, ressentis. Ainsi la prise de risque de l’enfant sous le regard de l’adulte qui a confiance en lui est modérée et l’attachement est sécure. Il s’agit de prévention des comportements à risque futurs. (lien attachement insécure et toxicomanie par exemple)
L’alliance parents/professionnels ne veut pas dire faire pareil. C’est au professionnel de relier les choses et l’enfant doit pouvoir entendre les échanges qui le concernent.