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Accueillir un enfant separé de sa famille

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enfant - Accueillir un enfant separé de sa famille Empty Accueillir un enfant separé de sa famille

Message par Marie Galopin Mar 10 Oct - 9:22

Conférence sur la séparation du 19/09/2017



Nicole SIMON BOGAERS




Pour le « tout-petit », le sentiment d’exister est important. La séparation renvoie à l’existentiel.

Si le professionnel développe l’empathie envers le jeune enfant et s’intéresse à tout ce que vit le jeune enfant, le dialogue peut alors s’installer (s’il est disponible intérieurement pour accueillir les émotions de l’enfant).

 

Depuis la naissance, le bébé tente de maintenir l’idée qu’il est un tout avec son environnement familier, il n’y a pas de différenciation entre lui et son environnement. Petit à petit, il va lier les voix, le toucher, ce qui fait lien avec une personne. Il va alors reconnaître la personne qui s’occupe de lui. àil commence à différencier des petits détails reconnaissables des personnes qui l’entourent.

è  Cette indifférenciation le rend très fragile et l’enfant se sent morceller. Son monde va se fragmenter mais il manquera des morceaux.  Un seul élément manque et c’est le chaos.

 

Les professionnelles doivent développer une attitude empathique et bienveillante : Si elle construit pour lui un monde sur mesure, des repères dans la journée (tour de rôle,…), ainsi que des repères dans l’espace (même lit,…), elle l’aidera à surmonter la séparation. Il a besoin d’être soutenu.

 

Le bébé va construire un dedans et un dehors grâce à ce qui est mis en place pour lui. Il va alors construire son « moi » et son « non-moi ». Cela est très progressif, à peu près la première année. Simultanément il prend conscience de ce qui l’entoure.

 

Du côté de la maman :

A la naissance, malgré la présence de l’entourage, elle connaît la préoccupation maternelle primaire (remaniement psychique nécessaire à la mère et à l’enfant). Elle ne s’ajustera pas parfaitement aux besoins du bébé, ce qui l’aidera lors de la séparation à le confier plus sereinement. Ce premier remaniement psychique (le fait qu’elle n’existe plus seule) fera d’elle une mère pour toujours.

 

Pour les papas, ils aident les mères à ouvrir la matrice familiale lorsqu’ils s’investissent.

 

Il faut que le bébé soit sécurisé pour se différencier et s’individualiser. Il faut du répondant et des repères quotidiens.

On comprends alors l’importance des détails échangés lors de l’adaptation entre les professionnels et les parents. Cela permet de comprendre pourquoi l’enfant réagit de telle ou telle façon à tel moment. L’enfant existera plus sereinement.

Les professionnels et l’enfant vivent aussi une séparation.

 

 

Du côté de l’enfant :

La séparation oblige l’enfant à associer la trace mnésique de sa vie quotidienne à celle du moment présent à il se détache de ses souvenirs et s’accroche à la profesionnelle dans le même temps… à cela oblige l’enfant à se rassembler autour du présent, du passé et du futur.

è La répétition quotidienne permettra à l’enfant d’anticiper les séparations et les retrouvailles et de réussir à s’accrocher aux choses.

 

L’adaptation : ce n’est pas une habituation à la séparation. On n’attend pas que le bébé s’habitue.

Il s’agit de la construction de liens entre le bébé, sa famille et les professionnels. Elle donne des ressources aux bébés pour se séparer et permet aux professionnels de faire des liens avec ce qui peut se passer à la crèche et la maison.

Les professionnels ont le devoir d’être humbles avec les parents et les accueillir avec leurs savoirs concernant ce bébé précisément.

C’est comprendre aussi que chaque bébé à son propre rythme particulier, il est singulier. Tous ces efforts faits vont permettre que la séparation entre le bébé et les parents ne rime pas avec une perte. à il faut tenir le fil rouge d’un maillage contenant et protecteur qui prend en compte les émotions de l’enfant.

Il y a forcément du manque en ce qui concerne le quotidien, tout est nouveau pour lui.

Le rapport de cause à effet est compris par l’enfant que vers l’âge de trois ans. Il ne peut donc pas se dire que si papa et maman se préparent c’est pour aller à la crèche. Il fait donc des efforts pour assimiler ce qu’on lui propose. à l’enfant n’a pas conscience de la logique de la situation et la relation de cause à effet.

 

 

L’enfant n’a pas besoin que l’environnement soit identique mais de la préoccupation des professionnels. Le partage des connaissances sur le développement de l’enfant et des observations fines sur l’enfant est très important au sein de l’équipe. Tout le monde a des connaissances spécifiques.

Les observations fines répondent à des questions précisent sinon nous ne pouvons pas observer finement. C’est un travail institutionnel soutenu par la direction. Soutenir la capacité d’observation des auxiliaires soutient l’intérêt des auxiliaires pour ce bébé en particulier.

 

En collectivité, l’équipe doit faire cela à tour de rôle et l’enfant à besoin que ces personnes fassent la même chose avec lui mais reste reconnaissables individuellement.

 

Grace aux observations les parents et les professionnels vont apprendre à échanger autour de détails.

Petit à petit, avec ces observations, le parent va pouvoir se représenter le bébé lorsqu’ils sont séparés. Cela nourri ses représentations.

 

Le bébé a des ressources s’il est bien materné et s’il l’est lorsqu’il est séparé de ses parents. Il créé son objet transitionnel (son monde est sensation donc importance d’un seul « doudou »). Le doudou lui permet de travailler la différenciation plus facilement, il l’investi comme il le souhaite. Le doudou est choisi par l’enfant.

 

L’exprience de séparation n’est initié par l’enfant que lors des jeux de « coucou-caché » avec les personnes qui lui sont atachées (vers 8 mois) ou les jeux des « far-da » (jeu de la bobine : disparition, réapparition) vers 1 an : l’enfant met toutes les émotions qu’il ressent lors des séparations

è Au fur et à mesure, la sépration ne sera plus le deuil de quelqu’un !

 

Le travail institutionnel sur l’accueil / la séparation / les retrouvailles est très important.

Les outils mis en place (fiche de rythme, cahier de transmissions…) facilitent les échanges avec les parents. Le moment de séparation va être centré sur l’état de l’enfant à son arrivée. Lors des retrouvailles, importance de se concentrer sur le fait de raconter avec l’enfant ce qu’il s’est passé durant la journée, un progrès, une anecdote… à donne à l’enfant le sentiment d’exister et la continuité entre la maison et la crèche (= sentiment continu d’exister)

è Si les outils sont mis en place alors on va pouvoir se concentrer sur l’état et l’humeur de l’enfant à son arrivée pour que la professionnelle puisse être contenante au départ du parent.

 

La fonction contenante de la professionnelle protège l’enfant et lui permet de ne pas être en perdition.

 

Conclusion : L’expérience de séparation dans de bonnes conditions (si elle est positive) peut être une expérience de socialisation primaire.

Marie Galopin

Messages : 6
Date d'inscription : 06/10/2017

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